Nicolas Barolet a sollicité la Ville pour installer un équipement destiné à terme à remplacer les engins thermiques. Luttant ainsi contre une image parfois négative de son sport.
Pendant plus d’une décennie, entre 14 et 26 ans, Nicolas Barolet a parcouru le globe grâce à sa passion et à son don pour le scooter des mers: trois fois vice-champion du monde, huit titres niveau européen et sept sacres en France.
Après avoir raccroché, il se lance dans la restauration, mais revient à ses premières amours, tout en passant son brevet de moniteur d’État, à Saint-Martin, la Floride, les Alpes-Maritimes et Ramatuelle.
Fort en outre d’une expérience de formateur, il se lance un nouveau défi, à Saint-Tropez où il habite depuis six ans. Celui de créer une base nautique d’engins motorisés, comme celle où il a travaillé à Pampelonne. Un équipement qui n’existe pas à l’heure actuelle.
"Il y a une demande et cet été, on a eu des locations sauvages de particuliers, sans assurance, ni encadrement. Ils se créent un profil sur Internet et donnent un rendez-vous au point de mise à l’eau. Le nécessaire a été fait, mais trois jours après, un autre était là... Nous, on est formés, nos diplômes sont reconnus par le ministère de la Jeunesse et des Sports."
L’idée est de s’implanter dans le secteur de la Bouillabaisse, de Pâques jusqu’à la Toussaint avec une flotte de dix scooters des mers.
Thermiques dans un premier temps, puis électriques. Avec un espace d’accueil et de stockage d’une surface de 80 m2.
"On a des jets pratiquants, qu’on peut louer sans permis, pour quelqu’un qui a 16 ans révolus. Et le moniteur avec son jet plus puissant qui encadre quatre pratiquants, avec une zone bien déterminée. Sachant qu’on a la possibilité de couper le contact à distance en cas de problème".
Il existe ainsi un boîtier permettant d’éviter que les engins s’approchent entre eux et de définir la zone d’évolution, tout en limitant la vitesse.
L’objectif, après la maîtrise autour du site, sera de pouvoir faire des randonnées comme l’a pratiqué Nicolas Barolet au départ de Pampelonne en direction de la baie de Cavalaire. Soit une matinée, en comptant les étapes baignades et petit-déjeuner.
Avec des séances d’initiation de 20 ou 30 minutes et des activités périscolaires pour les enfants, des formules séminaires aux entreprises et des partenariats avec les hôtels du Golfe (prise en charge directe).
L’idée étant de ne pas trop stagner à Saint-Tropez, qui connaît un fort trafic, sur terre comme sur mer entre avril et septembre.
Autre proposition: des vols en parachute (solo, duo ou trio), d’une dizaine de minutes, avec une heure de bateau au large. "Ils seront proposés en fin de journée pour faire découvrir les couchers de soleil."
Après des premiers contacts au port et à la mairie, l’entrepreneur compte désormais décrocher un entretien avec le maire Sylvie Siri à qui le dossier complet a été envoyé.
"Il n’y a plus de nuisance sonore." Conscient que son sport souffre parfois d’une mauvaise image (qui a contribué à l’annulation de certains rendez-vous, notamment la célèbre Caval’Eau Jet qui aurait dû fêter ses 25 ans en 2022), le champion a lui même testé récemment dans le Golfe un jet électrique, qu’il a d’ailleurs rechargé à la borne du port de Saint-Tropez.
"J’ai gagné deux fois la course de Cavalaire, c’est dommage de l’avoir arrêtée car ça attirait beaucoup de monde sur trois jours. Et du coup, Sainte-Maxime, épreuve du championnat de France, a été annulée aussi. Un jet aujourd’hui pollue très peu puisque le moteur est en circuit fermé et il oxygène l’eau quand il y a peu de fond de par la turbine."
Son objectif est d’avoir une flotte à 60 ou 70% électrique en 2024.
"Pas d’inertie"
Le développement, avec levée de fonds pour la fabrication en série dans l’Hexagone, se poursuit afin d’alléger le poids (plus lourd d’une cinquantaine de kilos que le thermique) et d’augmenter l’autonomie (deux heures environ actuellement à 70 km/h, soit l’équivalent du temps de charge).
Nicolas Barolet travaille avec l’ingénieur varois Nicolas Flores (installé à La Crau) qui a lancé le modèle E-Dolphin au sein de sa société Dolphin Personal Watercraft.
Concernant l’initiation des 5-12 ans, elle pourra se faire avec un engin adapté, grâce au partenariat avec l’entreprise Ceclo Jet Kid, implantée dans le Gard.
"Pour les jets, comme pour les bateaux, on va venir à l’électrique. Ça accélère très bien, il n’y a pas d’inertie, c’est très sympa à piloter et le fait de ne pas avoir de bruit, c’est presque bizarre au début ! Les moto-cross aujourd’hui sont aussi performantes que les thermiques. Et un des avantages que l’on va avoir, c’est l’absence de manipulation de l’essence qui actuellement peut gêner. Pour le tarif, on est quasiment au même prix, sans pièce d’usure, à part les roulements de turbine."
Avec une durée de vie qui, dès lors, dépassera les deux à trois saisons actuelles. "Le moteur électrique dure plus longtemps, ce qui veut dire moins de coûts et de main-d’œuvre."
Info Rodolphe Peté - Var Matin
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